Catimini

Au sujet des "enfants à problèmes", avant il y avait la société tortionnaire (pensez à "Oliver Twist" avec ses prisons et ses cachots), maintenant il y a la société moumoune (avec ses intervenants sociaux et ses familles d’accueil) soi-disant plus compréhensive. Au bout du compte (selon l’optique du film) les problèmes demeurent toujours aussi criants, on n’a rien réglé, les jeunes sont laissés à eux-mêmes et l’hypocrisie règne en maître. Le film ne suggère aucune porte de sortie, sinon celle de la liberté, et encore celle-ci demeure-t-elle piégée (Keyla abandonnée au bord de l’autoroute) Autant dire qu’on condamne les filles à l’errance, la prostitution, la drogue (problèmes d’ailleurs qu’on évacue comme Mégane d’un haussement d’épaule) Le film n’est fait que d’un seul point de vue, on reste en surface, aucun approfondissement de la matière présentée qu’accuse encore plus la dissémination des personnages, d’où cette impression qu’on tourne en rond et que tout est à recommencer chaque fois. Le premier segment (avec le personnage de Cathy) certainement le plus intéressant et satisfaisant cinématographiquement, parce qu’on sent une sensibilité, un univers qui se met en place, mais le dernier segment (la fête) vient tout gâcher, d’une certaine façon qui démolit le fragile équilibre si laborieusement édifié (pensez au personnage de Manu qu’on laisse en plan) Bref, film intéressant, mais trop frustrant pour emporter l’adhésion. Sur le même sujet, on préfèrera "10 1/2" de Podz.