Tu dors Nicole

‘’Tu dors Nicole’’ peut sembler une banale constatation, mais cela peut sonner aussi comme une sommation, d’où l’ambigüité du message livré quand les personnages eux-mêmes parviennent de peine et misère à se définir, sinon par ce paysage étale de grands champs déserts où même les bicyclettes semblent cadenassées pour l’éternité. La nuit on écoute le chant des baleines, avec le risque à son réveil croire entendre les petits oiseaux pépier au pied d’une cascade, pour se retrouver plutôt dans la pénombre d’une chambre close et moite de banlieue à côté d’un type dont on ne se rappelle même plus les traits. Jusqu’aux enfants, avant même de commence à vivre, qui muent sans transition. Reste la musique qu’on fait jouer à tue-tête pour ne plus s’entendre vivre, sans oublier la piscine où l’on barbote pour mieux passer le temps. On peut bien rêver d’aller en Islande, mais il suffit d’attendre un peu pour que soudain des geysers jaillissent autour. Alors peut-être pourra-t-on s’éveiller.