The Pianist

On reste partagé entre l’admiration pour le travail du réalisateur et l’agacement pour le traitement du sujet. L’œuvre est réalisée de main de maître il faut le reconnaître, n’empêche qu’elle a ses faiblesses : elle ratisse trop large dans l’histoire, de sorte qu’on a une vision manichéenne des événements, sans réelle profondeur; la reconstitution d’époque est minutieuse, mais derrière chaque plan on sent le travail du costumier, celui du décorateur, tout est trop propre, trop net. La première demi-heure dans le ghetto et la dernière dans les ruines de Varsovie sont impressionnantes. C’est entre les deux que ça se gâte : on sent le subterfuge et les ficelles d’un scénario bancal, ça manque d’épine dorsale, de sorte qu’on se retrouve à la fin avec une œuvre intéressante, mais faute de nous toucher elle devient académique, figée.