Inch'Allah

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Cliquez ici pour afficher cette critique. Film ambigu dans sa démarche, en ce qu’il nous présente une apatride et nous fait comprendre qu’on ne peut se situer à la fois d’un bord comme de l’autre, qu’on n’a pas le choix des armes et qu’il faut choisir son camp. Il y a d’un côté celui d’Israël, à la fois si proche du genre de vie de Chloé mais dont elle se sent éloigné, de l’autre celui de la Palestine, à la fois si proche de ses idéaux mais dont on lui fait sentir d’une certaine façon sa différence. De même que le film balance entre le documentaire et la fiction, de même l'héroïne entretient avec sa mère une relation à la fois proche et en même temps tendue, ainsi à cette dernière qui lui parle de boucles d’oreilles, Chloé lui demande de se taire, et en tournant son portable de lui montrer le fleuve : à ce moment seulement l’émotion l’étreint, mais elle se montre à son tour incapable de l’exprimer en mots. Enfin, à cette question d’identité, se greffe aussi un discours féminin qui trace résolument son chemin, cherche à faire entendre sa voix dans ce monde d’hommes. On le voit, il s’agit d’un film à la thématique à la fois riche et complexe, mais non sans maladresses, sûrement qui a demandé à la réalisatrice et à son interprète principale de sortir de leur zone de confort, de prendre des risques, de se mouiller, et qui sait, peut-être à l’avenir de jeter un regard neuf sur la terre d’origine (maternelle ne l’oublions pas) elle aussi en situation conflictuelle, comme si faute de la comprendre on ne pouvait la saisir que de biais.