Four Nights with Anna

Au début on croit assister à une vague histoire d’horreur, pour s’apercevoir bientôt qu’il s’agit plutôt de la nôtre, celle vraie, quotidienne, ordinaire de notre vie de tous les jours avec son cortège d’ennui, d’incompréhension et de solitude mur à mur. Le personnage principal nous paraît d’abord antipathique, mais la grande gageure du film (sa réussite exemplaire aussi) c’est de nous faire découvrir justement ce qui se cache derrière les signes, ce qu’ils peuvent receler de fausses pistes et de malentendus. Les scènes nocturnes sont assez réussies, le tout filmé sans concession avec sûreté, montrant une grande maîtrise du médium et beaucoup d’inventivité, les cadrages se révèlent précis, le montage fluide, la musique obsédante, sans oublier l’interprétation de premier ordre. Pris par l’histoire, la fin survient, qui n’en est que plus brutale et saisissante. Du vrai cinéma, comme on en voit rarement, qui a le mérite, en nous tendant un miroir peu flatteur de nous-mêmes, de nous questionner sur notre degré d’humanité.