Che

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Cliquez ici pour afficher cette critique. Le meilleur film de Soderbergh depuis Traffic, à la fois pour l’intelligence de son scénario et la finesse de sa réalisation. La 1ère partie lyrique concerne Cuba et nous fait participer à l’exaltation du projet de la révolution, à sa marche triomphale vers la victoire. La 2è partie élégiaque et contemplative, d’un ton plus réflexif aussi, se déroule en Bolivie, nous montre la guérilla sur le terrain et ne nous cache rien des difficultés de l’entreprise. De plus elle peut se lire aussi comme la chronique d’une mort annoncée. Les deux parties à la fois se contredisent et en même temps subtilement se répondent et se complètent. Réalisation ambitieuse mais soutenue et parfaitement maîtrisée, surtout traitement d’une grande sobriété, quand on compare à la plupart des ‘’biopics’’ typiquement hollywoodiennes. De ce côté, le film se démarque par un refus de toute dramatisation, de même que le sujet est circonscrit comme en creux, de sorte que le personnage du Che semble absent. Plutôt on privilégie les grands ensembles, le contexte politique et l’environnement social, d’où très peu de gros plans et une seule grande bataille aux deux heures. Bref le film surprend où on ne l’attendait pas, et jusqu’à la mort du Che qui est escamotée : ici c’est le spectateur qu’on vise droit au cœur.