Bright Star

«A thing of beauty is a joy forever» dit le poète, mais c’est une souffrance aussi. Ce sont ces deux aspects, celui du ravissement de l’amour et de son déchirement, à la fois la brûlure et la déchirure que montre Jane Campion dans son dernier film. Étant donné le sujet, on aurait pu craindre qu’elle nous refasse le coup de la «Leçon de piano». Heureusement le traitement est différent. Il ne s’agit pas ici de la passion sexuelle mais du sentiment amoureux, thème nettement moins dans l’air du temps, plus difficile aussi à cerner. Cela donne un film grave, d’une grande beauté, plein de sensibilité, tout en nuances et subtilités. Suprême audace : tout au long du film jusqu’à la fin du générique, on nous fait entendre (écouter surtout) de la poésie. Et c’est comme une révélation.