Anna Karenina

Pas tellement une relecture qu’une mise en images plutôt de l’œuvre de Tolstoï. Entreprise intéressante, à la fois habile et ingénieuse, en ce qui concerne du moins le montage, lequel se révèle brillant et plein de trouvailles, autant sonores que visuelles, qui donnent le ton, cette allure de romantisme échevelé tout en mouvement et impétuosité. A cet égard le film ne manque pas de panache, qui a le mérite de l’audace, au risque même de paraître superficiel ou de donner l’impression de demeurer en surface. On peut penser aussi à "Lola Montès" d'Ophüls où la métaphore du cirque était développée – ici c’est celle du théâtre – nous montrant l’histoire d’une vie vue comme une représentation continue. Ce dernier point fait la grande force du film, qui marque aussi ses limites, mais cela ne diminue ne rien la qualité générale de l’ensemble d’une haute tenue.