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Le film vole bas. C'est que les contemporains, les individus d'aujourd'hui, les gens du quotidien sont tellement inintéressants qu'il ne reste plus qu'un point de vue à adopter vis-à-vis eux : la moquerie. Or Émond les prend au sérieux et montre la tragédie de leur petite existence morne. Il s'intéresse aux non-histoires de ces gens-là. Il fait dans l'anecdotique. Il fouille dans les poubelles du social pour nous pondre cette production cinématographique nauséeuse. Sérieusement, en voyant ce film, j'avais l'impression d'appréhender un réalisateur se vautrant dans le déchet, la médiocrité, le malheur. C'est misérabiliste. L'enquête du personnage principale est aussi impudente et déplacée que celle des deux protagonistes du film Liverpool. Des gens non-érotiques transposant leur sexualité dans une petite épopée urbaine vraiment déplorable à voir. Le sexe est absent du film. Émond est puritain. Le film est occulte : il fait une fixation sur les détails, les petits hasards de la vie courante et parle de « Dieu ». Une lecture affectée des signes entourant le quotidien. Émond essaie de nous héroïser des déchets humains, de nous les rendre sympathiques, mais c'est raté. Un âne reste un âne. L'alcoolique qui transpose son érotisme dans la bouteille. Qui se sert des AA pour avoir une tribune et entretenir sa bêtise. Le seul moment du film qui est écoutable c'est la scène des panaches. Tout le film aurait dû être comme cette séquence : une parodie. Or Émond a choisi la tragédie qui sonne faux, le réel qui est banal, le mal qui est malheur, les individus qui n'en sont pas. Plutôt que d'opter pour le bien artificiel, la ribouldingue, la comédie, la bouffonnerie qui caractérise les gens de notre époque.
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Je ne peux m'empêcher de réagir à votre critique du film et votre vision du monde de Bernard Émond dans ce film. Chacun ses goûts, bien entendu, mais je trouve votre critique injuste et quelque peu présomptueuse. Vous écrivez bien mais vous semblez porter des jugements préconçus sur des thématiques que vous connaissez peu il me semble. Personnellement, j'ai beaucoup aimé le film, et je ne l'ai jamais perçu comme étant misérabiliste du tout car des gens comme dans le film existent et cette réalité est très présente dans notre société. C'est un DRAME psychologique après tout, donc c'est normal que ce ne soit pas exactement un film léger empreint de comédie. Je connais des alcooliques et je connais le mouvement des AA et il y a rarement des touches de "bouffonnerie" dans ce type de rencontres. Je ne dis pas que l'alcoolisme ne peut jamais être traité de façon comique, mais il y a des contextes pour ça je crois et le contexte de ce film n'est certainement pas approprié. Et de traiter les personnages de ce film de "déchets humains" est je trouve plutôt prétentieux de votre part. Et je ne crois pas du tout que Émond tente d'en faire des "héros", au contraire, mais il n'essaie pas d'en faire des démons non plus; il nous présente ces personnages de façon nuancé, avec tous leurs défauts comme leurs qualités, et c'est très bien ainsi selon moi.